Pour apprendre, chacun dispose d'un style personnel, d'une façon qui
lui est particulière d'organiser les informations. C'est ce que l'on
appelle en pédagogie et en psychologie les styles
d'apprentissages.Chaque individu a des styles d'apprentissage différents.
Ce qui explique qu' une situation pédagogique ne soit pas perçue
de façon identique par tous les apprenants.
Comment les enseignants peuvent-ils tenir compte des ces critères dans leur enseignement? Comment peuvent-ils proposer à leurs apprenants des activités adaptées à leurs différents styles d'apprentissage? Quelles sont les implications pédagogiques ?
Le style d'apprentissage et le style cognitif sont des concepts distincts même
s'ils sont souvent confondus. Pour les puristes, le style cognitif est inné
ou stable tandis que le style d'apprentissage résulte de l'inné
et de l'acquis et peut donc évoluer par l'expérience.
Dans la littérature scientifique, les styles cognitifs vont en général par deux.
Le tableau ci-dessous recense quelques styles cognitifs parmi les plus classiques et les caractérise en quelques mots.
(1) D'après Antoine de la Garanderie
(2) D'après Herman Witkin et Michel Huteau
(3) D'après Jérôme Kagan
(4) D'après Jérôme Bruner (1956)
Jean-Pierre Astolfi (1) nous propose à ce sujet 3 réflexions:
Comment les enseignants peuvent-ils tenir compte des ces critères dans leur enseignement? Comment peuvent-ils proposer à leurs apprenants des activités adaptées à leurs différents styles d'apprentissage? Quelles sont les implications pédagogiques ?
Définition
"Le style d'apprentissage est la manière dont chaque apprenant commence à se concentrer sur une information nouvelle et difficile, la traite et la retient". Dunn et Dunn, 1993
"Les styles d'apprentissage sont des comportements cognitifs, affectifs et physiologiques caractéristiques des individus et qui servent comme indicateurs relativement stables de la manière dont les apprenants perçoivent, interagissent et répondent dans un environnement d'apprentissage". Keefe, 1979
Les styles d'apprentissage seraient selon certains théoriciens
la ou les façon(s) dont un apprenant est programmé pour apprendre
de la manière la plus efficace. Des apprenants auraient des cheminements
nerveux plus rapides et plus efficaces que d'autres, et ils préfèreraient
de ce fait travailler en les utilisant.
Remarque:
Il ne faut pas confondre la notion de "style d'apprentissage" avec celle de "stratégies d'apprentissage" qui sont des "actions volontaires (ou involontaires) d'un apprenant qui servent à améliorer une partie de son apprentissage ou à résoudre un problème dans sa production d'une langue." Par exemple, on peut traduire un mot pour le retenir.
Il ne faut pas confondre la notion de "style d'apprentissage" avec celle de "stratégies d'apprentissage" qui sont des "actions volontaires (ou involontaires) d'un apprenant qui servent à améliorer une partie de son apprentissage ou à résoudre un problème dans sa production d'une langue." Par exemple, on peut traduire un mot pour le retenir.
Dans la littérature scientifique, les styles cognitifs vont en général par deux.
Le tableau ci-dessous recense quelques styles cognitifs parmi les plus classiques et les caractérise en quelques mots.
Auditifs (1)
|
Visuels
|
Dépendants du champ(2)
|
Indépendants du champ
|
Réflexifs (3)
|
Impulsifs
|
Centration (4)
|
Balayage
|
Cerveau gauche
|
Cerveau droit
|
(1) D'après Antoine de la Garanderie
(2) D'après Herman Witkin et Michel Huteau
(3) D'après Jérôme Kagan
(4) D'après Jérôme Bruner (1956)
Remarques:
1-Cette présentation sous forme de tableau pourrait
laisser suggérer que ces différents styles cognitifs s'opposent.
En fait, chacune des oppositions du tableau ne réprésente en réalité
que les extrêmes d'un spectre beaucoup plus diversifié. Il s'agit,
dans chaque cas, d'un continuum avec un "curseur" qui peut se déplacer
en fonction de chacun.
2- Toutes ces façons d'apprendre sont à priori
aussi valides les unes que les autres.Il n'ya pas de bon ou de mauvais style
d'appentissage.Tous ces styles sont en relations étroites et ne s'excluent
pas les uns les autres. Par exemple, écouter et parler demandent à
un apprenant d'être à la fois intuitif et analytique, auditif et
visuel.
3- Ces différences de style correspondent , d'après
Dunn et Dunn, à un trait de comportement difficilement modifiable. Ainsi
Herman Witkin a pu tester les mêmes personnes à plus de vingt ans
d'intervalle et retrouver chez elles des styles cognitifs inchangés.
Ce qui ne signifie pas que notre façon d'apprendre soit programmée
ou déterminée. La Garanderie a parlé à ce sujet
de "profil individuel" qui s'adapte selon la nature des activités.
A- On ne peut pas dresser le portrait-robot de chaque apprenant
Les styles d'apprentissage ne permettent pas de classer les
individus dans des catégories strictes. Ils ne reflètent qu'un
aspect particulier de la complexité des personnes.
Par conséquent, il est impossible de reconstituer, à partir de ces données (cf. tableau à la page précédente), l'ensemble d'une personnalité d'élève ou de normaliser la démarche d'apprentissage des apprenants. L'enseignant est alors amené à examiner pour chaque exercice quel est l'aspect le plus directement concerné.
Par conséquent, il est impossible de reconstituer, à partir de ces données (cf. tableau à la page précédente), l'ensemble d'une personnalité d'élève ou de normaliser la démarche d'apprentissage des apprenants. L'enseignant est alors amené à examiner pour chaque exercice quel est l'aspect le plus directement concerné.
Ex: Lors d'un travail autonome, on va favoriser les dépendants
du champs si on leur propose une gamme de choix de sujets où chacun pourra
trouver un sujet qui lui correspondra. Mais en même temps on peut favoriser
les indépendants du champs en proposant un cadre ouvert quant à
la production attendue, aux phases de travail, aux modalités d'organisation
des élèves. Tout dépend donc des modalités
précises qu'organisent l'enseignant.
B- L'enseignant n'est pas neutre
Notre façon d'enseigner reflète notre façon
d'apprendre. Nous oublions souvent que nous sommes nous-mêmes situés
quelque part par rapport à ces styles, que nous ne sommes pas neutres.
Jean-Louis GOUZIEN définit deux caractéristiques propres à
chacun, d'une part le "système personnel de pilotage de l'apprentissage"
(S.P.P.A.) et d'autre part, le "système personnel de pilotage de
l'enseignement" (S.P.P.E.). Il démontre que notre S.P.P.A. influence
grandement notre S.P.P.E.
Un enseignant doit alors varier ses dispositifs (au lieu de
répéter toujours ceux avec lesquels il est à l'aise) afin
de ne pas pénaliser les apprenants qui ont un style d'apprentissage différent
du sien.
Par exemple, un enseignant plutôt de style impulsif qui
privilégie habituellement les apprenants qui répondent de façon
spontanée à ses questions, pourrait demander de temps en temps
à ses apprenants de prendre du temps pour réfléchir (et
éventuellement écrire au brouillon) avant de répondre.
L'enseignant devra alors repérer l'intervention d'un apprenant toujours
silencieux lorsqu'il faut répondre de façon instantanée.
C-Trouver un juste milieu
Deux manières d'enseigner peuvent gêner un apprenant
dans son apprentissage:
- lui proposer une activité dont le but est trop éloigné de ses possibilités (il se décourage).
- lui proposer des activités trop "sur mesure", privilégiant uniquement ses possibilités immédiates (il ne va pas évoluer).
- lui proposer une activité dont le but est trop éloigné de ses possibilités (il se décourage).
- lui proposer des activités trop "sur mesure", privilégiant uniquement ses possibilités immédiates (il ne va pas évoluer).
Notre enseignement se devra, par conséquent, de:
- ne pas pénaliser l'apprenant dont le style d'apprentissage est éloigné du nôtre.
- éviter d'enfermer chacun dans son propre système et proposer à l'apprenant une évolution possible pour son apprentissage. Il faut aider l'apprenant à prendre conscience de ses préférences mais aussi de ses besoins d'apprentissage, c'est-à-dire les qualités qu'il n'a pas encore et qu'il lui faut développer.
- ne pas pénaliser l'apprenant dont le style d'apprentissage est éloigné du nôtre.
- éviter d'enfermer chacun dans son propre système et proposer à l'apprenant une évolution possible pour son apprentissage. Il faut aider l'apprenant à prendre conscience de ses préférences mais aussi de ses besoins d'apprentissage, c'est-à-dire les qualités qu'il n'a pas encore et qu'il lui faut développer.
Conclusion
Il est impossible de classer un apprenant dans des "catégories"
d'apprentissage. Comme l'enseignant est toujours face à un public d'apprenants
hétérogène quant à leurs styles d'apprentissage,
l'enseignant doit varier ses activités afin de ne pas privilégier
un "type" d'apprenant. L'enseignant peut aider l'apprenant à
découvrir ses styles d'apprentissage "dominants" et peut, éventuellement,
discuter avec sa classe de ses méthodes de travail employées.
L'enseignant doit s'adapter à l'apprenant en l'aidant
à se dépasser. C'est pourquoi tout apprenant a besoin d'une pédagogie
à sa mesure et de se mesurer à d'autres pédagogies.
(1) J-P ASTOLFI, "A propos des styles d'apprentissage"
in Les cahiers pédagogiques n°336, sept. 1995
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